samedi 14 novembre 2009

Voilà 25

"Encore 40 pages à 3500 exemplaires à écrire pour demain? Les mecs, j'ai pas eu de we depuis 2 mois, chui crevé j'vous dis"

"Les traces sont encore fraiches. Ils sont passés y a moins d'un siècle"




lundi 9 novembre 2009

Débriefing

"W, s'il te plaît, peux-tu me traduire cette présentation, je ne comprends pas et il faut que j'écrive un article dessus, merci"

La traduction:

sur l’expo

· chaque model a sa popre histoire, l’arsite se mets lui-même dans le model dont ensuite il a crée, comme un ami, toute la vie

· cette expo parle sur different histoire de chaque model donc vous allez decouvrir inclus le proces de creation.

-Vous allez rencotrer aussi Suzuka, Notorious Ace , Happy Mushi et la nouveauté Piyiko.

Alone Babylone, au milieu de nowhere

Je vous propose de partager avec moi un grand moment de solitude. Voici 5 minutes, des 45 minutes, interminables, obscures, inoubliables de mon 3ème jour à Surabaya.

Il est 22h00, je rentre en taxi de ma soirée d'intronisation où j'ai serré 150 mains et souri lascivement (parfois même hypocritement) pendant deux heures. C'est la saison des pluies. Une pluie comme personne n' en avait jammmmais vue. Je ne connais pas le chemin pour aller chez moi. J'ai juste un papier avec une adresse. Le taxi a de l'eau qui commence à imbiber sa moquette. Il ne peut plus avancer. Il me laisse. Alone babylone. Au milieu de nowwwwwhere. SCRITCH TATAPRRRRRRR (Tonnerre et éclair)




Un moment comme on est content que ça arrive pas 50 fois.

Mails urgents

Mardi, 16h00.

-"W., tu as lu les mails de ce matin"?
-"ceux qui sont marqués "Urgent,Urgent"?"
-"oui"
-"non, pas encore"

lundi 2 novembre 2009

Hommage à Rei Kawakubo



Pour cette collection printemps-été-mousson, découvrons Tomoko, l'égérie de Rei Kawakubo pour "comme des garçons". Style déstructuré, ère Meiji, matériaux nobles tels l'oreiller ou la housse de couette, Panasonic, Toyota,sashimi, tout est réuni dans cette nouvelle collection pour vous faire, Madame, aimer le printemps japonais et ses fleurs de cerisiers.




dimanche 1 novembre 2009

Comment j'ai rencontré Snoops Lepers

Résumé : C'est curieux. Très curieux. Le Texas, le nord de la France, l'Inde réunis en un seul homme. C'est assez sympa de gagner un concours de danse à l'applaudimètre. Mais Qui Sont Ces CHinois Qui CraCHent sur vos pompes.

Bien chers tous,

Chers bien tous,

Tous bien chers,

J'ai été longue à me remettre à mes ateliers écriture, prise par un travail intense m'occupant week end et jours fériés et, il faut le dire, en pleine déprime suite à quelques petites expériences malheureuses touchant les Droits de l'Homme, ou plutôt l'absence totale de Droits de l'Homme. Je ne vous parlerai pas cette fois-ci de l'excision des 76% de femmes de Java qui ont beaucoup trop d'appétit sexuel et qu'il vaut mieux couper pour assurer fidélité au mari (et puis en plus c'est bien plus agréable pour l'homme), ni comment un gynécologue peut vous traiter de femme de petite vie si vous allez le voir sans avoir d'enfants ou sans être mariée (je suis donc une « dooble pute »). Non, je ne vous parlerai pas de ça cette fois ci, car depuis cette semaine et mon passage à La capitale (Jakarta). Ça va super bien. Et notamment depuis hier.

Hier c'était Halloween. Alors en général, halloween, j'le fête pas. J'trouve que ça fout une ambiance de merde d'avoir une sale gueule et du rouge à lèvres sur les coins de la bouche pour faire croire que t'as sucé le sang d'un mec. Mais là, j'me disais que ça pourrait être marrant de voir des indonésiens qui font peur. Mais force est de constater que le seul truc qui fait peur en fait, c'est le mec qui anime la soirée qui fait des allers et venues entre les 150 tables pour trouver des victimes à faire monter sur scène. Là t'es pas tranquille tu vois. Tu manges bouchée par bouchée, en regardant à gauche, en regardant à droite et en te disant que puisque t'es le seul « bouley » (étranger), t'as forcément le destin qui va s'abattre sur toi. Ça a tenu jusqu'au dessert, j'avais réussi à me planquer. Et là. La boulette. La connerie (...)

(…) Je demande un verre d'eau à un serveur et je sais pas c'qui s'est passé ou quoi ou qu'est-ce, mais en 3 secondes, j'avais une poursuite braquée sur ma table et 200 chinois criant « Bouley! Bouley! ». On m'a demandé assez vite mon prénom ce qui a permis aux 200 chinois de crier « Sopia! Sopia !». Alors là tu te dis, soit je leur fais un bras d'honneur et je finis ma salade de fruits mayo fromage, soit je représente convenablement la France et je me prête à leur activité pour être sympa. Ça faisait quand même quelques semaines que je n'avais pas eu d'articles sur moi dans les journaux, j'me suis dit « banco ». Et c'est ainsi que j'ai gagné un concours de danse à l'applaudimètre, une peluche en forme de lion et un voucher dans un bon hôtel de la ville.

Mon lion, mon voucher et moi, on s'est dit qu'on allait pas finir la soirée comme ça et on est parti dans un club: « le Desperados », oh yeahhh. Alors le desperados est le club d'un hôtel 5 étoiles qui tire sa particularité d'avoir un groupe de musiciens assez sympa mais surtout d'avoir une horde de jolies prostituées indonésiennes autour d'européens bedonnants venus quelques jours pour affaires.(puisqu'à Surabaya, en général, on ne vient que quelques jours, puisque je le rappelle pour celles et ceux qui auraient encore des doutes, Surabaya est une ville pourrie). Et là, parmi ces européens, 3 indiens (y a t'il des chances que l'Inde entre dans l'Europe? Je sais pas, je pose la question). Dont un, qui avait, par ce jour d'Halloween, jeté son dévolu sur ma personne. Cet indien avait un physique assez particulier, entre l'Inde, le Texas et le nord de la France. Une sorte de mixe intéressant entre Snoops dog et Julien Lepers. Nos rapports ont tout de suite été très directs avec Snoop Lepers. Au début je ne comprenais pas bien qu'il tentait un abordage des plus subtils, normal, je connais mal l'Inde, le nord de la France, et le Texas et les techniques d'approches qu'on y apprend. J'étais assise au bar à rignocher bêtement comme cela m'arrive souvent avec ma copine Aan et tout à coup, Snoops Lepers, mine de rien mine de crayon, vient s'avachir sur moi. Interloquée, je bouge un peu pour lui faire remarquer courtoisement qu'il est carrément installé sur mon dos. Au Texas, ça doit vouloir dire « humm j'adore ca », je suppose, parce qu'il m'a regardée d'un air de coyote mort pour rester dans la même position. Je fais semblant de rien et continue de rignocher, mais Snoops Lepers, sur sa lancée, continue à se frotter de façon encore plus rapprochée. Alors je me lève de ma chaise, agacée, mais avec le sourire, lui tourne la chaise vers lui d'un geste sec, et lui signifie de s'asseoir, car si c'est ma chaise qu'il veut, la voilà. Enfin une réaction sensée, il s'excuse gêné et me fait signe de me rasseoir sur ma chaise. Super me dis-je. Le message est passé. Il a compris que c'était pas bien poli de s'affaler sur moi. « Vous êtes sûr (renchéris-je), vous ne voulez pas vous asseoir, je peux me rasseoir tranquillement ». « oui, oui, oui. ». Bon ok, je suis rassurée, je me retourne vers Aan dans un soupir de soulagement d'avoir réglé cette affaire à l'amiable, je me lève les fesses pour m'asseoir et là, Snoops Lepers attend que je m'assoie, pour s'asseoir à son tour, sur MA chaise. Ouh putain comme j'aime pas l'Inde, le Texas ni le nord de la France. Vous auriez fait comme moi, vous seriez aller danser pour éviter le conflit ethnique et une éventuelle intervention de l'ONU.

Et là, florilège d'approches diverses, feu d'artifices de collé-serré, et toi tu trouves tous les moyens pour éconduire le relou, lui dire « i 'm married », faire semblant de pas le voir. Bref, j'ai essayé tout ce qui marche d'habitude. Y avait plus qu'un recours: la Môôrt, pâr décapitatiôn (Jafar, in Aladin, acte III, scène 5). Alors à un moment, désespéré d'être rejeté de la sorte, il m'a envoyé papa indien qui est venu négocier « Pourquoi tu veux pas danser avec mon fils », ensuite il m'a envoyé grand frère indien qui est venu négocier « Pourquoi tu veux pas danser avec mon frère ». Ensuite Snoops Lepers est revenu faire du break dance en me lançant des « Look miss, look » tout en me tapotant le bras pour que je look, puis comme ça marchait toujours pas il a essayé de me rendre jalouse je crois (technique des plus intéressantes). Il a attendu que je regarde dans sa direction et hop, il s'est emparé de la fille qui était juste devant lui et s'est frotté à elle en jetant des coups d'œil pour savoir si sa petite stratégie fonctionnait. C'est la première fois qu'un mec essaie de me rendre jalouse en flirtant avec une pute. J'en ai été très flattée et étais presque à deux doigts de céder à ses avances. Pendant ce temps là, papa indien était en train de faire des gestes obscènes sur la scène. Enfin bref. Un grand moment d'indiens chti du texas et de putes.

Avec Aan, on a bien rigolé, mais on a quand même décidé qu'Halloween, la prochaine fois, on le ferait sans putes, sans indiens, sans chtis, sans texans, sans Snoop Lepers. Et en rentrant, je me suis quand même dit que j'avais bien de la chance d'être née dans un pays avec autant de libertés et qu'être une femme en dehors d'Europe, aussi simpliste que puisse paraître ce propos, c'est vraiment pas facile et plus pesant qu'il ne me semblait ,quand j'étais tout tranquillement à Paris à me dire que les « chiennes de garde » étaient des intégristes aigries.