vendredi 23 février 2007

Au Tyrol, la fête est plus folle

Aujourd’hui le mail est très long. Voici le résumé : Sauercraut. Thierry from Marbella aus Innsbruck. J’ai prêté mon pull.

Chers amis,
Vous vous demandez pourquoi je n’ai pas donné de nouvelles depuis, fiout...Une sacrée lurette. .. Et bien je dois vous avouer une chose.. Innsbruck la Blanche, Innsbruck la belle, Innsbruck la rouge, regorge d’endroits complètement fous qui m’ont fait perdre la notion du temps. Heu non, en fait, bien que j’aie vu une discothèque et un musée, (et un cinéma aussi !), je travaille comme une forcenée et n’ai pas le temps de penser à autre chose qu’à mon colloc qui ne fait jamais la vaisselle.

Mes semaines à L’IF d’Innsbruck se déroulent dans la plus grande illégalité, plus de 60 heures de travail hebdomadaire, et des soirées mondaines en veux- tu en voilà pour promouvoir la culture française (" et mon cul, c’est du poulet ? " diront certains)… Bref. Mes relations de travail avec la maîtresse des lieux sont parfois douteuses et passent des " S. tu es trop bonne " (ne vous méprenez pas sur le sens de cette expression, il ne s’agit pas du " t’es bonne " de la balade nocturne aux Halles, mais de celui qui signifie " oh, mais comme tu es compétente et efficace ! Qui aurait donc pensé à faire cette affiche programmant un cours de chansons françaises avec des textes de Tom Poisson ? ") au désormais très fameux, puisque repris à l’unisson par toutes les stagiaires, " Mais tu n’aurais pas pu te coiffer ? On dirait une souillon "… Ah ! On rigole vraiment bien ici ! Que Paris va me sembler triste en rentrant !

La team "Rice Krispies" de l'Institut français: une blonde, une rousse, une brune


Mais qu’est ce qu’on fout dans un IF (pardon.. à L’I F d’Innsbruck) me demanderez-vous ? et bien c’est simple.. On prépare des foies de volailles pour faire un cours de cuisine française. Je peux même vous dire qu’1 foie, ca va, 2 foies ca va, 15 foies, on tient le choc, mais qu’au 20ème foie, on demande gentiment si Helmut, qui fout rien depuis t’à l’heure peut pas vous relayer, afin d’éviter d’enrichir le plat de foies avec du vomi. Voici mon œuvre (sans vomi, alors imaginez avec) :




Il était une foie, un cours de cuisine à l'I F d'Innsbruck


Et puis ce qu’est vachement bien quand on fait un cours de cuisine, c’est la surprise que font les serveurs, à savoir, chanter des chansons bien de chez nous. Aussi entendrez-vous, lors des dîners de l’Institut français d’Innsbruck, des cantiques sacrés fredonnés avec l’accent tyrolien, en canon, et à trois voix : " Ch’aime le chambon et le saucisseuu, ch’aime le champon quand il est pon.. " Vous aurez évidemment reconnu le fameux " boire un petit coup c’est agréable ". (films bientôt disponibles)…


Les participants du cours de cuisine de l'I f

Les serveurs, qui s'apprêtent à chanter "boire un petit coup"

Quand les Autrichiens chantent en français


Tant de choses incroyables se passent ici qu’il m’est difficile de sélectionner les plus croustillantes. J’habite désormais dans une chambre en forme de triangle, mais pas n’importe quel triangle je vous prie (heu isocèle rectangle ça existe ou pas ?), un triangle avec vue sur la montagne et sur les pistes de ski (j’en profite pour vous dire que par skyeurope, 60 euros A/R pour venir skier gratos). Les collocs sont forts sympathiques bien que l’une s’appelle Simone, que l’autre soit le sosie d’Austeen Power, avec les mêmes lunettes, les mêmes blagues, et la même mini jaune, et bien qu’il fasse du tunning, et bien, encore, que le 3ème colloc ne se nourrisse que de tomates mozzarella et de sirop à la framboise. Ils sont sympathiques disais-je. La pire est partie. C’est celle qui m’a refilé sa chambre. Katharina. Soit Katha. Soit en allemand " die Katha ". Soit en français, " La cata "…Et oh, mon dieu comme elle porte bien son nom…. ! Je vous passe les détails, mais j’ai rarement connu quelqu’un d’aussi bête …




Mes colocs préférés. Bene colorie une voiture pour que Simone puisse jouer avec, d'où le fameux adage "En voiture Simone"


et Matthias, le sportif italien

Une conversation passionnante et bien cadrée




Une fois qu'on a pigé qu'il faut pas se tenir droit, c'est tout à fait vivable d'habiter dans un triangle

Sinon, je pourrais aussi vous parler de " Thierry from Marbella aus Innsbruck ", mais ca se fait pas trop de se moquer de lui, même s’il porte des lunettes de soleil quand il neige(ok la réverbération !), qu’il s’adosse sur le mur pour te parler comme dans une série américaine, qu’il te susurre à l’oreille " tu sais que je chantais avec Gilbert Bécaud "(qui en est mort le pauvre.), et qu’il te prend dans ses bras quand tu arrives par hasard dans son restaurant en chantant avec son oreillette la " salsa du démon "(qu’il ponctue de " ahé ce soir on lève les braas pour l’Institut français d’Innsbruuuuuuck " et qu’il accompagne succinctement au piano (il a cette particularité de jouer avec un unique doigt)….Bref, Thierry n’est pas un simple animateur de bar branché d’Innsbruck…Il vient de Marbella, il a fait les plus grandes soirées à Saint Raphaël et il est sorti 3 ans avec Hélène Ségara…..reBref…vous aurez compris que Thierry from Marbella aus Innsbruck, n’était pas n’importe qui.



Thierry from Marbella aus Innsbruck

Cadeau bonus, le Graaaaaand Thierry en live et interview privée. Si la classe avait un nom, elle s'appelerait Thierry.


Ce qui est épatant aussi ici, ce sont les noms des consuls de l’ambassade qui viennent vérifier si l’institut français correspond bien aux normes du ministère des affaires étrangères… Et là je dois dire qu’ils ont fait fort dans leur casting. Nous avons reçu Monsieur Fourmi, et Monsieur Sauvage, sans compter notre illustre directrice, Madame Del Planque…..Je confirme, tout est bien français ici…… A part Sarah Wilson que je viens de rencontrer ! ! ! ! !….une anglaise pareille, toute hystérique, pareil, mais blonde, et qui, elle, n’a jamais dirigé mon Master, puiqu’elle n’est qu’un vulgaire homonyme. Pour ceux qui connaissent pas Sarah Wilson, ce qui est étonnant puisque j’en parle tout le temps, c’est l’équivalent de Monsieur Vandernoot pour Fabien…et si vous voyez pas non plus et bah….tant pis)……….

Bon, à un moment, il va falloir que j’arrête d’être cynique et de dire vraiment comment ca se passe. Je suis super bien ici. Le boulot est formidable. J’organise des festivals internationaux de danse contemporaine (Oh tiens ? Ma passion ! ! quelle coïncidence), je vais prochainement lancer des festivals de théâtre d’objets et de nouveau cirque (Oh tiens !reMa passion ! Quelle recoïncidence)….Quelques moments rudes, ce sont les aléas de la distance, mais beaucoup de moments superbes, de randonnées dans la montagne, d’air pur, de marmotte en hibernation (je mets pas au pluriel tant que j’en aurais pas vu 2) et de tyroliens en costumes traditionnels.

En un mot on peut résumer la chose : je suis heureuse à Innsbruck. Me manque mon petit astronaute qui de temps en temps vient me voir quand il doit passer checker une " coiffe de fusée " (lui dîtes pas que j’ai toujours pas trop intégré ce que c’était vraiment une coiffe de fusée…ni comment ca se " check " d’ailleurs..) à Zürich… Et vous ? Viendrez-vous passer un Week-end de folie dans la capitale du Tyrol ? On ne s’imagine pas comme ça…mais la vie nocturne est très alternative ici….(je vous ai pas dit que la mode vestimentaire était le léopard à Innsbruck ? aucun lien fils unique….j’ai juste oublié de vous parler de plein de trucs capitaux.)
Quoi qu’il en soit, je vous embrasse tous bien fort et espère recevoir bientôt de vos bonnes nouvelles.(Vous pouvez aussi balancer les mauvaises…m’enfin, tant qu’à choisir..)


Spéciales cace-dedi à mes fidèles compagnons Julien de Berlin et Elo de Venise qui fêtent leur anniv


Gros gros baisers transalpins ! !
Mit freundlichen Grüssen

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